Fabrication : bois, eau et énergie vs composants électroniques
Le livre papier n’est pas anodin : sa fabrication nécessite du bois, beaucoup d’eau et de l’énergie. Par exemple, le Shift Project estime qu’un exemplaire neuf produit environ 2 kg de CO₂ pendant sa fabrication . D’autres sources évoquent une moyenne d’1,3 kg de CO₂ par livre neuf, ce qui représente un impact comparable à un trajet de voiture de 10 à 15 minutes. Quant à l’eau, il faut près de 500 L par kilo de papier, selon Recyclivre.
À l’inverse, la liseuse requiert des composants électroniques, parfois rares, une batterie, et un processus industriel complexe. Selon Mavana Earth, la compensation complète de ces matériaux ne peut être atteinte qu’après avoir lu environ 210 livres sur le même appareil. L’Ademe rappelle aussi qu’environ 80 % de l’impact carbone des appareils numériques vient de leur fabrication. On comprend bien qu’en choisissant un modèle reconditionné ou en prolongeant la durée d’usage, c’est déjà un acte écolo sensé.
L’usage : l’occasion et l’emprunt au secours du bilan écologique
Un livre vieux devient un trésor pour la planète. Les livres d’occasion ou ceux partagés en bibliothèque ont une empreinte carbone bien plus basse : seulement 319 g de CO₂ contre 1,3 kg pour un livre neuf. Les bibliothèques restent un pilier vertueux : un même livre peut être lu par 100 à 150 lecteurs différents.
Ce partage, cette circulation du livre, est une redéfinition du geste de lecture : il devient collectif, durable, riche de rencontres et d’émotions.
À partir de quand la liseuse devient-elle plus responsable ?
Une liseuse, pour équilibrer son impact, doit être utilisée intensivement. Selon PausetonÉcran, une Kindle produit entre 120 et 170 kg de CO₂ surtout son cycle de vie, soit l’équivalent de 45 à 65 livres neufs. Ainsi, il faut environ un livre par mois pendant plusieurs années pour que l’usage compense son empreinte initiale.
Mavana Earth va plus loin en intégrant les ressources minières : le seuil est alors à 210 livres lus. Ces chiffres soulignent l’importance réelle de pérenniser son appareil : protection physique, batterie, accessoires, mais aussi d’acheter reconditionné pour limiter l’impact initial.
Recycler vs réutiliser vs reconditionner : trois axes pour consommer mieux
Le papier recyclé est déjà plus vertueux que le vierge. Les processus récents permettent d’économiser eau, énergie et pollution. Le recyclage peut être répété plusieurs fois, même si les fibres s’affinent dans la durée.
Quant à l’électronique, prolonger la vie d’une liseuse, entretenir sa batterie, utiliser un modèle reconditionné, voilà des gestes qui réduisent drastiquement son impact environnemental.
Choisir selon votre profil de lecture
Si vous lisez peu ou préférez le lien humain à travers les livres, privilégiez le papier recyclé ou de seconde main, et l’échange via des bibliothèques ou des boîtes à livres. C’est concret, solidaire, durable.
Si vous êtes un grand lecteur, envisagez une liseuse, mais engagez-vous à l’utiliser longtemps, en mode éco (reconditionné, protections, usage intelligent).
Le support parfait n’existe pas : c’est notre manière de lire qui fait la différence. Un livre recyclé partagé, emprunté, aimé par plusieurs, ou une liseuse bien utilisée, peuvent tous deux être écolos. L’essentiel, c’est d’accompagner chaque page tournée d’un geste durable.
| Critère | Livre papier recyclé / d’occasion | Liseuse (reconditionnée / longue durée) |
|---|---|---|
| Empreinte carbone (par lecture unique) | ~ 0,45 kg CO₂ si lu 2 fois (≈1,3 kg neuf divisé par 2) | ≈ 160–170 kg CO₂ sur son cycle de vie (équivalent à ~80 livres neufs) |
| Nombre de lectures pour rentabiliser écologiquement | Chaque lecture supplémentaire divise l’impact (x2 si lu deux fois, x5 si lu cinq fois…) | Entre 50 à 80 livres lus (sur ~4 ans) pour compenser l’impact initial |
| Durabilité et réutilisation | Très durable : prêt, dons, boîtes à livres, bibliothèques… lecture multiple facilement possible | Durée de vie limitée (3–5 ans), recyclage complexe (batterie, composants rares) |
| Coût écologique / matière première | Moins d’eau, d’énergie et de bois nécessaires grâce au recyclage ; fibres réutilisables | Matières premières critiques (lithium, coltan, plastique) + forte consommation d’énergie pour fabrication |
❓ FAQ : Livres papier recyclés vs liseuses
Quel est l’impact écologique d’un livre papier neuf ?
La fabrication d’un livre papier neuf génère environ 1,3 à 2 kg de CO₂ et consomme beaucoup d’eau (près de 500 litres par kilo de papier). Son impact est fortement réduit lorsqu’il est acheté d’occasion, emprunté ou imprimé sur papier recyclé.
À partir de combien de lectures une liseuse devient-elle plus écologique ?
En moyenne, il faut lire entre 50 et 80 livres sur une liseuse pour compenser son empreinte initiale. Ce chiffre peut monter jusqu’à 200 livres selon les études intégrant l’extraction des métaux rares et le recyclage de la batterie.
Le papier recyclé est-il vraiment plus écologique que le papier vierge ?
Oui, le papier recyclé permet d’économiser jusqu’à 40 % d’énergie et 50 % d’eau par rapport à la production de papier vierge, tout en évitant l’abattage d’arbres supplémentaires.
Quelle est l’alternative la plus durable pour lire ?
La solution la plus écologique reste de prolonger la durée de vie de vos supports : lire et partager vos livres papier, ou conserver une liseuse le plus longtemps possible. Les bibliothèques, boîtes à livres et trocs complètent parfaitement cette démarche.
Comment réduire l’empreinte carbone de mes lectures ?
Privilégiez l’achat d’occasion, le prêt et l’échange, optez pour le papier recyclé, choisissez une liseuse reconditionnée si vous êtes grand lecteur, et surtout, gardez vos supports le plus longtemps possible.