Ce qui change depuis le 20 juin
L’UE a activé deux textes complémentaires :
- Un règlement écoconception qui impose des minima techniques (durabilité, réparabilité, pièces détachées, mises à jour)
- Un étiquetage énergie qui rend ces infos claires et comparables en magasin comme en ligne. Les deux s’appliquent aux smartphones, téléphones sans fil et tablettes “slate” (écran jusqu’à 17,4"), avec quelques exclusions (appareils à écran “rollable”, smartphones de haute sécurité, tablettes “ordinateurs” sous Windows classées ailleurs).
Côté écoconception, les obligations phares :
- Batterie qui tient au moins 800 cycles avec ≥80 % de capacité résiduelle
- Résistance aux chutes et aux rayures
- Accès pièces en 5 à 10 jours ouvrés pendant 7 ans après fin de vente du modèle
- Mises à jour d’OS pendant au moins 5 ans
- Accès non discriminatoire aux outils/firmwares pour les réparateurs pros.
L’objectif est d’allonger la durée de vie réelle des appareils (donc moins de production de neufs et moins de déchets).
Lire l’étiquette en 60 secondes
Face au rayon, repère d’abord l’échelle A→G (efficacité énergétique). Mais l’intérêt majeur tient aux indicateurs dédiés aux usages :
- Autonomie par cycle : durée d’utilisation standardisée entre deux charges (affichée en h:min). Utile pour trancher entre deux modèles proches.
- Classe de résistance aux chutes (A→E) : combien de chutes répétées l’appareil supporte sans perte de fonctionnalité (A = le plus robuste). Indispensable si ton téléphone tombe parfois.
- Endurance de la batterie en cycles : la valeur “de labo” qui reflète la tenue dans le temps (capacité ≥80 % après X cycles).
- Classe de réparabilité (A→E) : synthèse d’un indice multi-critères (démontage, disponibilité/prix des pièces, docs…). Plus la lettre est proche de A, plus l’appareil est réparable.
- Indice de protection (IP) : étanchéité à la poussière (0→6) et à l’eau (0→9). Exemple : IP68 = étanche à la poussière + immersion prolongée (dans des limites de test), pas une licence pour le plonger chaque week-end.
Un QR code sur l’étiquette te renvoie vers la base officielle EPREL où figurent la fiche complète et les paramètres détaillés du modèle exact. Idéal pour vérifier une référence avant de cliquer “acheter”.
3 profils d’acheteurs et comment choisir
La photo-rando
Privilégie une bonne autonomie par cycle, une classe de résistance aux chutes élevée et un IP sérieux. Tu seras tenté par les très haut de gamme, mais un milieu de gamme avec réparabilité en A/B peut offrir un meilleur coût total sur 4 à 5 ans.
Le tout-terrain urbain
Vise une réparabilité haute (A/B) et des pièces disponibles pendant 7 ans. Les chutes de trottoir existent : regarde la classe de résistance et ajoute une coque + verre (première “réparation” préventive…).
Le pro en déplacement
Jauge d'autonomie par cycle + cycles batterie élevés pour tenir la durée. Vérifie les MAJ d’OS (≥5 ans) pour la sécurité/compatibilité des apps. La réparabilité A/B t’évitera d’immobiliser l’appareil pour un écran ou une batterie.
Garder son smartphone plus longtemps
- Protège-le dès le premier jour : coque antichoc et vitre trempée = des chutes en moins à encaisser réellement (même si la classe “chutes” est bonne).
- Recharge-le tranquille : éviter de laisser le téléphone cuire au soleil ou en charge permanente sur un chargeur rapide si tu n’en as pas besoin. Les 800 cycles sont un plancher réglementaire, pas un totem.
- Répare-le au lieu de remplacer : la dispo de pièces 5–10 jours/7 ans et l’accès aux firmwares de réparation existent pour ça. Demande un devis avant d’abandonner un appareil pour un petit pépin.
- Mets-le à jour : profite des 5 ans de MAJ minimales pour garder l’appareil secure et compatible.
3 idées reçues à éviter
Étanche = indestructible
Faux : l’IP68 protège dans un scénario de test. Une chute qui déforme légèrement la coque peut dégrader l’étanchéité. La coque et l’entretien restent indispensables.
Réparable = forcément simple à bricoler chez soi
Pas toujours. La classe de réparabilité reflète des critères techniques (démontage, outils, pièces). Pour un écran collé ou un connecteur soudé, un pro reste souvent le meilleur plan, mais la pièce et la doc doivent être là.
Les labels, c’est du marketing
Ici, on parle de règlements européens contraignants, avec méthodes de test standardisées et contrôles des autorités, plus enregistrement EPREL obligatoire.
Ce que l’étiquette ne dit pas mais qui compte
La photo, la 5G, les capteurs, c’est important, mais la durabilité l’est tout autant. En prolongeant la durée d’usage moyenne (l’UE vise 1 an de plus sur un smartphone de milieu de gamme), on réduit la pression sur les ressources et l’empreinte globale du numérique, sans sacrifier l’usage au quotidien. L’étiquette te donne des repères comparables pour arbitrer avec ta réalité : mobilité, budget, réparabilité locale…
À retenir :
- L’étiquette smartphones et tablettes est obligatoire depuis le 20/06/2025
- Elle affiche, en plus de l’A→G, l’autonomie, la résistance aux chutes, l’IP, la réparabilité et l’endurance batterie (cycles).
- Les règles d'écoconception imposent ≥800 cycles à 80 %, pièces en 5–10 j pendant 7 ans, MAJ d’OS ≥ 5 ans.
- Le QR code renvoie vers EPREL pour la fiche officielle du modèle.
- Exclusions notables : écrans roll-up, smartphones de haute sécurité, tablettes ordinateur.
Critère (étiquette) | Où le voir | Valeur à viser (repère) | Action concrète en magasin / en ligne | Bénéfice (durée de vie / €) |
---|---|---|---|---|
Autonomie par cycle | Pictogramme “h:min” | ≥ 12 h d’usage type | Comparer 2–3 modèles proches ; prioriser celui dont l’autonomie est >10%. | Moins de charges → batterie préservée → appareil gardé plus longtemps. |
Résistance aux chutes | Classe A→E | A ou B | Si “C/D”, budgéter coque & verre trempé dès l’achat. | Écran et châssis mieux protégés → réparations évitées. |
Indice IP (poussière/eau) | IPxy (p. ex. IP68) | IP67/68 pour usage “baroudeur” | Rappeler que “étanche ≠ indestructible” ; éviter immersion/sauna. | Moins d’oxydation → pannes évitées. |
Réparabilité | Classe A→E | A/B (accès pièces + démontage) | Vérifier prix/ délais écran & batterie sur la fiche. | Coût de possession réduit sur 4–5 ans. |
Endurance batterie | Cycles à ≥80% | ≥ 800 cycles (plancher UE) | Favoriser recharge “douce” ; éviter surchauffe et 0–100% systématique. | Batterie remplaçable → achat neuf repoussé. |
Mises à jour OS | Fiche EPREL | ≥ 5 ans annoncés | Choisir les modèles avec promesse logicielle longue. | Sécurité & apps à jour → appareil utilisable plus longtemps. |
Disponibilité des pièces | Fiche EPREL / notice | 5–10 j ouvrés, pendant 7 ans | Repérer centres proches / réparateurs pros avant l’achat. | Réparations rapides → immobilisation et coûts limités. |
QR code EPREL | Étiquette (coin bas) | À scanner avant d’acheter | Confirmer référence exacte, versions mémoire, paramètres de test. | Décisions fiables, zéro mauvaise surprise. |
Coût total de possession | Calcul perso | Prix d’achat ÷ années d’usage | Comparer 3 modèles : viser ≤ 150 €/an d’usage. | Optimisation budget + impact environnemental réduit. |
Gestes “longévité” | Bonnes pratiques | Coque + verre dès J1 | Installer protection & activer MAJ auto ; dépoussiérer ports. | Moins de casses, moins de pannes → téléphone gardé plus longtemps. |
FAQ : Nouvelle étiquette smartphone EU 2025
Où voir l’étiquette quand j’achète en ligne ?
Sur la page produit, juste sous le prix ou les caractéristiques. Cherchez le visuel A→G et le QR code. S’il n’apparaît pas, scannez les photos ou demandez au vendeur le PDF étiquette + la fiche EPREL.
La classe A→G, ça change quoi pour moi ?
C’est un repère global de performance/efficacité. À modèle comparable, A/B consumera moins et tiendra mieux dans le temps qu’un D/E. Utilisez-le pour un premier tri rapide.
Quelle autonomie viser pour un usage “classique” ?
Visez au moins 12 h d’autonomie standardisée. Entre deux modèles proches, prenez celui qui a +10 % d’autonomie : vous rechargerez moins, la batterie vieillira mieux.
Comment lire la “résistance aux chutes” ?
La classe A→E indique combien de chutes normalisées l’appareil encaisse sans perdre de fonction. Pour un usage quotidien, ciblez A/B. Si c’est C/D, prévoyez coque + verre trempé dès J1.
IP67, IP68… que puis-je vraiment faire ?
IP mesure la résistance à la poussière (premier chiffre) et à l’eau (second). IP68 supporte l’immersion en test, pas les chutes dans l’eau salée ni la vapeur chaude. Évitez piscine/sauna même avec IP élevé.
La réparabilité (A→E), je vérifie quoi concrètement ?
Regardez la lettre A/B de préférence, puis dans la fiche EPREL : prix/délais des pièces (écran, batterie, connecteur), outillage requis et disponibilité pendant 7 ans. Notez ces coûts dans votre comparatif.
Cycles de batterie : comment la faire durer ?
Évitez les charges 0→100 % quotidiennes et la chaleur. Idéalement, rechargez entre 20–80 %. Les 800 cycles à 80 % sont un plancher : de bonnes pratiques repoussent le remplacement.
Comment vérifier la durée des mises à jour logicielles ?
Scannez le QR EPREL et cherchez “OS/security updates”. Préférez ≥ 5 ans. Si le support s’arrête, le téléphone n’est plus sécurisé : gardez-le hors données sensibles ou changez.
Qui peut réparer sans perdre la garantie ?
La garantie légale s’applique au vendeur. Elle n’est pas annulée par une réparation professionnelle conforme (pièces adaptées, procédure). Conservez facture/diagnostic. Demandez un devis avant toute ouverture.
Comment utiliser le QR code EPREL en magasin ?
Ouvrez l’appareil photo, scannez, contrôlez : référence exacte, version mémoire, classes (chutes, réparabilité), délais/ prix des pièces. S’ils ne correspondent pas à la boîte, choisissez un autre modèle.
Comparer 2–3 modèles en 3 minutes, c’est possible ?
Oui : 1) éliminez réparabilité < C ; 2) gardez l’autonomie la plus haute ; 3) départagez avec A/B chutes et MAJ ≥5 ans ; 4) calculez le coût total (prix ÷ années d’usage visées).
Coût total de possession : comment l’estimer ?
Ajoutez prix d’achat + protections + 1 réparation probable (écran/batterie) – revente. Divisez par l’âge visé. Objectif : ≤ 150 €/an pour un très bon rapport valeur/durée.
Étiquette et reconditionné : je m’y fie ?
L’étiquette vise surtout le neuf. Pour un reconditionné, demandez les tests batterie, historique de pièces et la durée de garantie du reconditionneur (6–24 mois). Basez-vous sur ces preuves + la dispo future des pièces.
Quand remplacer la batterie au lieu du téléphone ?
Si l’autonomie chute < 70–75 % et que le compteur de cycles est élevé, changez la batterie d’abord. Comparez le prix pièce + main d’œuvre à la valeur du téléphone : si < 30 % du prix d’un neuf équivalent, remplacez.
Fin de vie : où déposer mon ancien smartphone ?
Déposez-le en point de collecte DEEE (magasins, déchetteries) ou via reprise 1-pour-1 du vendeur. Sauvegardez, réinitialisez, retirez la SIM et chiffrez avant remise.
Astuce : conservez la photo de l’étiquette + la fiche EPREL dans vos notes, utile pour la revente et pour planifier une réparation.